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Photo du rédacteurMarion Escoffier

Thérapie par exposition à la réalité virtuelle



La thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) consiste en l’utilisation de plateformes immersives (visiocasques, ordinateurs, traqueurs de mouvements etc) et d’environnement virtuelles créés par ordinateur pour traiter des personnes souffrant de maladies, de troubles physiques ou mentaux (Wikipedia).

C’est une thérapie comportementale et cognitive, c'est-à-dire qu’elle porte sur les interactions entre pensées, émotions et comportements ; le but étant l’apprentissage de nouveaux comportements par la mise en exergue des pensées et croyances profondes déclenchant parfois certaines émotions induisant des comportements « handicapants » dans la vie de tous les jours (ex : angoisses → phobies).

Elle peut être préconisée dans le traitement des troubles anxieux incluant les phobies, mais aussi dans les cas de troubles obsessionnels ou de stress post traumatiques. Elle peut également être un outil pour traiter les personnes dépendantes (addictions).

D’un point de vue physique, elle peut être très utiles dans des cas de douleurs extrêmes (brûlures), la personne traitée peut alors concentrer son attention sur autre chose), ou encore en cas de troubles neurologiques (ex : attaque cérébrale : aide à retrouver une certaine motricité), d’amputation (syndrome du membre fantôme…).

Longtemps, la TERV a constitué un champ de la recherche scientifique, puis elle a été médiatisée auprès du grand public, puis utilisée principalement dans les hôpitaux. Aujourd’hui, elle est accessible dans les cabinets libéraux.

"Elle permet un traitement progressif de la peur, en effet, le patient se trouve dans un environnement sécurisant, sans réel danger. Les patients souffrant de phobies, font souvent appel à l’évitement afin de réduire leur anxiété (ou l’éviter justement), la TERV minimise ce dernier. La séance se passe dans l’intimité du cabinet, le patient ne se sent pas jugé par d’autres personnes (il n’y a pas la présence du regard de l’autre), il est aidé et soutenu par le thérapeute.

C’est également un moyen thérapeutique attractif, car ludique et le coût est moindre en temps et en argent, comparé à une séance par exposition réelle (ex : location d’avion, durée de vol…).

Le contrôle de certains paramètres par le thérapeute permet d’éviter les attaques de panique (turbulences, mouvement de foule…)."

Cependant, cette technique doit encore faire ses preuves et comporte certains inconvénients. Il est certain, qu’étant toute nouvelle, nous manquons de recul à son sujet pour réellement l’étudier à long terme. Cette dernière est interdite au moins de 13 ans pour le moment, ainsi qu’aux personnes ayant déjà un rapport compliqué avec la réalité (ex : psychoses). Elle comporte certaines limites liées à l’adaptation physique comme les incohérences des informations sensorielles (ex : ce que je vois/ce que je sens/ce que j’entends) qui peuvent provoquer certains symptômes (maux de têtes, « Cyber malaise » P.F Kaeser).

D’autres patients y voient un remède miracle et s’attendent à être rapidement soignés mais le processus thérapeutique prends du temps et demande un travail sur soi avec l’aide d’un professionnel.

Il est intéressant de découvrir de nouveaux outils et que le champ des possibles s’agrandisse afin de répondre aux besoins des multiples et uniques personnalités dont est doté l’être humain. Il est également important que toute profession évolue avec son temps. Cependant, je ne suis pas totalement convaincu, c'est-à-dire que cette technique soulève certaines questions dans mon cheminement professionnel au sujet de ma posture de thérapeute, de la relation à mon patient.

Selon les thérapeutes, l’anxiété (qu’est sensé soigner les TERV), ne va pas être considérée, traitée de la même façon. C'est-à-dire que pour un professionnel travaillant en TCC par exemple, l’anxiété va être travaillée avec des exercices donnés au patient afin de lui permettre de modifier ses réactions comportementales. Pour un psychanalyste, ou, en tout cas, un thérapeute d’inspiration psychanalytique, il va considérer cette anxiété plutôt comme un symptôme qu’il doit accompagner et aider le patient à verbaliser dans une relation de transfert.

Je me sens plus proche de cette dernière identité et je me demande alors si La TERV, ne soigne pas plutôt la forme en omettant de s’occuper du fond du problème ?

En continuant dans l’idée que l’anxiété est un symptôme et en sachant que les phobies et autres troubles sont les seuls moyens que le psyché ait trouvé pour ne pas être « détruit » et n’allant pas chercher au plus profond du patient pour faire venir à sa conscience les causes de cela, le patient ne risque t’il pas de compenser par autre chose ?

Il me semblerait alors important de bien considérer la TERV comme étant seulement un outil devant être solidement accompagnée par une thérapie, afin de pouvoir conserver la relation duel primordiale entre patient et thérapeute.

« Le dispositif de TERV vient bouleverser le face-à-face entre le thérapeute et le patient en faisant intervenir un nouvel élément : le « système virtuel » (Klinger).

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